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3 questions à… Alain Leroy

Alain Leroy


Alain Leroy est un des premiers utilisateurs de la suite logicielle GRIF, qu'il a pratiqué aux côtés Jean-Pierre Signoret, dès le début des années 1980.
Pour cet ancien ingénieur, qui a notamment travaillé chez Total, GRIF a radicalement transformé l'analyse de la fiabilité des systèmes industriels, en offrant une approche plus rigoureuse fondée sur des méthodes mathématiques éprouvées.


Ingénieur de formation, Alain Leroy a débuté sa carrière chez Doris Engineering avant de rejoindre la compagnie Total puis l’assureur GAN et enfin de fonder sa propre entreprise, Fractal Système. Tout au long de son parcours, il a collaboré avec Jean-Pierre Signoret, créateur de la suite GRIF, un logiciel de modélisation de systèmes industriels.

« L’un des grands avantages
de GRIF est sa capacité
à évoluer avec les besoins
exprimés par les concepteurs
et les exploitants industriels »

Vous avez découvert GRIF au début des années 1980. Quelles étaient vos premières utilisations ?

Alain Leroy : J'ai découvert la suite logicielle GRIF grâce à Jean-Pierre Signoret, avec qui je collaborais au sein d'un groupe de recherches. A l'époque, il était chez ELF Aquitaine et moi chez Total, et nous travaillions à l’élaboration de méthodes de modélisations de la fiabilité de systèmes pétroliers.
J’ai vraiment commencé à utiliser GRIF à la fin des années 80. À l’époque, la saisie des modèles ne se faisait pas graphiquement mais en décrivant le modèle ligne à ligne. J’ai principalement utilisé le module Petri pour évaluer la disponibilité des systèmes de production industriels, notamment les plateformes pétrolières. Bien qu'aujourd'hui à la retraite, je continue à m'intéresser aux théories de sûreté de fonctionnement ! J'ai publié un livre Production Availability and Reliability, Use in the Oil and Gas Industry, aux éditions ISTE-Wiley en 2018. Et j'ai également sorti un ouvrage en collaboration avec Jean-Pierre Signoret : (Reliability Assessment of Safety and Production Systems -Analysis, Modelling, Calculations and Case Studies.) chez Springer.
 

Selon vous, en quoi GRIF a-t-il transformé l’analyse de la fiabilité des systèmes industriels ?

A.L. : Avant l’arrivée de GRIF, l’évaluation des caractéristiques de la fiabilité était faite en utilisant des outils non conçus pour atteindre cet objectif. Ceci conduisait souvent à faire des approximations ou à en rabattre sur nos ambitions. 
La puissance de GRIF provient de la mise en œuvre de nouvelles méthodes de modélisation (tels les réseaux de Petri), d’algorithmes de calcul performants ainsi que de l’introduction de paramètres de fiabilité non considérés jusque-là (tel que le temps passé par un système de sécurité dans des niveaux de fiabilité). Il a révolutionné la manière dont nous faisions les évaluations en nous offrant, en particulier, la possibilité de prendre en compte des données telles que le nombre et les compétences des équipes d'intervention, le stock de pièces de rechange, les temps d’approvisionnement pour des systèmes de toutes tailles.
 

Quels sont, selon vous, les principaux atouts de GRIF aujourd’hui ?

A.L. : L’un des grands avantages de GRIF est sa capacité à évoluer avec les besoins exprimés par les concepteurs et les exploitants industriels. Initialement, nous ne pouvions pas modéliser certaines réalités complexes comme la variation de capacité d’un équipement ou calculer la quantité d’hydrocarbures brulée selon le mode d’exploitation. Depuis 2010, GRIF a intégré ces aspects et propose des modélisations précises qui orientent les stratégies d’exploitation des équipements. La suite logicielle se distingue aussi par son interface graphique, ses modèles et la précision de ses calculs : Vu l’évolution de GRIF tout au long de ces années je n’ai jamais douté des capacités de GRIF à prendre en compte de nouveaux besoins. Ainsi GRIF a été utilisé récemment pour évaluer la disponibilité d’un parc d’éoliennes, ce qui n’était absolument pas prévu à l’origine.